
Vous voulez aller loin ? Maitrisez votre esprit !
Il y a quelques jours, l’émission de France Inter « La tête au carré » était consacrée à la douleur chez le sportif. Si vous avez une petite heure devant vous et que le sujet vous intéresse, je vous conseille grandement de l’écouter.Vous trouverez également une websérie réalisée par l'INSEP sur le rapport à la douleur : Petites discussions avec la douleur.
Si vous n’avez que quelques minutes alors mon article fera très bien l’affaire !
Vous souvenez-vous de la dernière fois où vous avez flirté avec vos limites physiques ? C’était un effort brusque ? Les muscles brûlaient ? Votre cœur voulait sortir de sa cage ? Ou alors peut-être était-ce un effort d’endurance ? Les jambes étaient dures comme du bois ? Les pieds couverts d’ampoules ? Et alors, qu’avez-vous fait ? Vous y avez pensé ? Vous avez bien pris conscience de cette sensation, de cette douleur ? Vous l’avez aidé à prendre plus de place dans votre esprit, et donc dans votre corps ?
Contrôlez vos pensées
Vous le savez déjà, mais il est toujours bon de le rappeler : nous ne pouvons penser à deux choses à la fois. Il n’est pas possible de gravir, à vélo, le Mont Ventoux, par une belle matinée ensoleillée, de profiter de ce magnifique paysage et de penser à vos muscles qui brûlent ! Il n’est pas possible de savourer son marathon d’Ironman, d’avoir pleinement conscience que l’on approche du but que l’on s’est fixé plusieurs mois plus tôt, et de penser à ses pieds endoloris. Quand vous pensez à vos vacances, vous ne pensez pas à votre travail (et réciproquement). Pas simultanément.
Vous entrainez-vous à maitriser vos pensées ou votre attention ?
Le fait de savoir se focaliser sur tel ou tel canal sensoriel peut-être une aide précieuse et permettre de ne pas rester centré sur sa douleur… et je sais de quoi je parle. Par exemple, lors de l’épreuve du Ch’triman (distance Ironman 3.8km de natation, 180km de vélo, 42km de course à pieds), un couple d’amis m’a fait la très grande surprise de venir m’encourager. Pendant le marathon, qui conclut cette belle journée, j’ai pleinement profité de leurs riches encouragements. A l’issue d’un des ravitaillements mon ami a couru avec moi pendant quelques mètres :
- Tu te sens bien ?
- Oui
- Ça va ? T’as mal nulle part ?
- Non ça va.

Si vous avez bien suivi les lignes précédentes, vous l’avez compris, à cet instant la défocalisation de l’attention n’est plus possible… Il est évident que si à cet instant j’attire mon attention sur toutes les douleurs, gênes et autres fatigues… je me mets à marcher ! Alors j'ai menti, un peu ! J'étais à ce moment là focalisé sur mon canal visuel, profitant de tous les détails, toutes les couleurs, les formes qui s'offraient à mes yeux.
C’est encore une illustration de l’importance des pensées et des émotions sur la performance réalisée.
En pleine préparation physique ?
En cette période estivale, propice au développement des qualités physiques, l'organisme est grandement sollicité. Les sportifs de haut niveau repoussent leurs limites. La défocalisation de la
pensée est un atout essentiel pour aller au bout de son effort. La préparation mentale permet de faire un switch sensoriel. De ne pas rester "centré" sur ce qui fait "mal" !
L'organisme poussé un peu plus loin, vos qualités physiques seront plus importantes. Cela permet, pendant la compétition d'avoir une meilleure récupération, une plus grande lucidité pendant
l'effort, prise de décision plus rapide, replacement,...
Bien entendu, il n'est pas nécessaire d'être sportif de haut niveau pour ressentir les bienfaits de la préparation mentale et du contrôle des pensées, en particulier.
Alors en cette période de vacances, lors de votre prochain footing, focalisez-vous uniquement sur la couleur du ciel et vous verrez, vous irez plus loin, sans même vous en rendre compte ! ;-)