
Une maman championne
Il y a peu, j’évoquais dans ce blog l’intérêt pour le sportif, ou l’entrepreneur d’avoir un double, voire un triple projet. Cet article était l’occasion de revenir sur l’intérêt de ne pas avoir un seul objectif dans sa vie. Une trop grande ambition sur un seul projet n’est pas un gage de réussite.
L’actualité sportive du week-end a confirmé ce fait au travers de la performance et du résultat de Marie Dorin aux championnats du monde de biathlon.
Lors de cette compétition, l’athlète vertacomicorienne (habitante du Vercors, j’aime ce mot ! ;-) a remporté 2 titres de championne du monde. Alors qu’elle est mère d’une petite fille depuis moins de six mois, ce résultat, de prime abord, à de quoi surprendre.
Pourtant à la lecture des déclarations faites par la sportive une fois la ligne franchie, il semble évident que cette nouvelle situation personnelle est une force pour sa vie professionnelle. Le
fait d’être mère lui apporte un « certain recul ».
« Le ski n’est plus la priorité, ma priorité c’est Adèle. C’est elle qui me procure le plus de bien-être dans ma vie. »
Alors que le ski était la priorité avant, les cartes sont rebattues. Les enjeux ne sont plus les mêmes. Les situations ne sont pas abordées de la même façon. Sa fille l’accompagne même lors de certains stages ou compétitions : « Les coachs m’ont beaucoup aidée. Ce sont eux qui ont proposé en début de saison qu’Adèle vienne en stage à Idre. Après, c’est moi qui l’ai demandé, en faisant attention à ce que ça ne nuise pas au fonctionnement du groupe. »
Un équilibre a été trouvé entre les projets sportif/professionnel et personnel. Cette situation amène à se (re)questionner sur ses choix de vie, de carrière, à expliciter ses décisions. « C’est un choix égoïste de continuer, qui n’implique que moi. Cela me fait faire des concessions par rapport à ma fille, je prends le biathlon avec plus de sérieux dans la pratique, mais aussi moins de sérieux, en ce sens que si ça ne marche pas, je vais vite arrêter. »
Prendre du temps pour soi, pour ses proches et donc faire moins de sport (quantitativement) ne conduit pas forcément à l’échec, comme on peut souvent le croire. Le fait de prendre sa pratique avec plus de recul et plus de sérieux, ce qui n’est pas contradictoire, est un axe à creuser pour les sportifs de haut niveau.
C’est peut-être pour cette raison que Marie Dorin se retrouve, comme elle l’écrit sur son site personnel : « De l’or autour du cou, un bébé dans les bras ».