Ce que mon syndrome rotulien m'a appris

Ce que mon syndrOme rotulien m'a appris

Dans ce 26e smoothie, j’ai décidé de vous parler de ma blessure : mon syndrome rotulien. Si j’ai décidé de le faire, c’est dans un but bien précis. Cette blessure, ce fut pour moi une sorte d’échec. Au départ, seulement. Mais, vous souvenez-vous de mon 14e smoothie où je parlais justement d’échec ?

L’histoire de mon syndrome rotulien viendra donc compléter l’article sur la thématique de l’échec. Je vous explique tout juste en dessous. 

Pourquoi vous parler de mon syndrome rotulien ?

Afin que vous compreniez mieux, je vais remonter un peu dans le temps. Chaque année, en Martinique, est organisée une course nommée « la Trans Martinique ». Un trail d’environ 140 km qui permet de traverser le pays. Cette année, figurez-vous qu’elle avait lieu le jour de mon anniversaire. Je me suis dit que ça serait donc très sympa de la faire ! Pour ça, je devais me préparer. 

 

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Ma méthode d’entraînement habituelle

Pour me préparer à faire la Trans Martinique, j’ai donc procédé comme à mon habitude. Durant ces dernières années, chaque fois que j’ai dû me préparer pour une grosse course, un gros objectif tel un Ironman, je faisais une course très challengeante quelques mois avant. Évidemment, cette course d’entraînement était moins difficile que la course officielle, mais elle l’était déjà énormément par rapport au niveau que j’avais à ce moment-là.  

L’imprévu

Pour me préparer à la Trans Martinique, je décide donc de réaliser une course 3 fois moins longue et 3 fois moins dure : le trail d’Orcières. Comme j’étais très peu entraîné, je savais que si je la finissais, cela me rassurerait pour la suite. 

 

Début de l’été. Je m’inscris donc au trail d’Orcières : 42 km avec un fort dénivelé de 2650 mètres. Et ce qui devait arriver arriva : je me blesse. Je parviens à terminer la course, mais j’ai mal au genou. Malgré ce que je pensais (et espérais), cette douleur perdure plusieurs semaines. Je n’ai donc eu autre choix que d’aller consulter le médecin du sport pour la première fois de ma vie. Le verdict tombe : un syndrome rotulien. 

Se servir de l’échec pour évoluer

Avant de vous faire part de mon témoignage, je voudrais vous partager une série qui se nomme « All or nothing ». Cette série vous permet de suivre un club sportif une saison entière. J’ai donc suivi le club de football Manchester City, et notamment leur capitaine, Vincent Kompany, à ce moment-là, blessé. Ce joueur nous dit une phrase qui a littéralement fait écho à ma vie professionnelle de préparateur mental : même blessé, on peut progresser. 

 

« […] J’ai appris qu’on pouvait progresser même sans pouvoir s’entrainer. »

 

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En effet, je travaille avec des sportifs, des entrepreneurs qui se retrouvent en difficulté : technique, économique, ou par rapport à une problématique précise. En tant que préparateur mental, je conseille donc toujours les autres. Quant à moi, je ne suis pas souvent blessé ; tout d’abord, je ne suis pas un très grand sportif, mais en plus, je ne suis pas du genre à pousser mon corps dans ses derniers retranchements. Après avoir entendu cette phrase, je me suis dit que j’allais moi-même faire cet exercice : que vais-je apprendre en étant blessé ? Puis-je parvenir à progresser, même blessé ?

Mon témoignage : je me suis servi de ma blessure pour évoluer

Cette blessure, un échec à première vue ; notamment pour une personne comme moi qui possède un objectif sportif. Si je vous partage mon témoignage, et ceux qui me suivent le savent, c’est pour que ce partage puisse vous servir et vous aider si un jour vous vous retrouvez dans cette situation.

J’ai acquis plus de connaissances

Le diagnostic de ma douleur avait été posé à la fois par le médecin du sport et le kiné : mon syndrome rotulien. Je savais donc ce que j’avais, mais également pourquoi j’avais ce syndrome rotulien. Ce n’était pas tout, je savais désormais comment me préparer pour mes prochaines courses pour éviter d’avoir à nouveau ce souci. Cette blessure m’a donc apporté davantage de connaissances, ce qui me permettra de progresser (sans me blesser !).

J’ai appris à gérer la frustration

Ceux qui me connaissent le savent : en tant que préparateur mental, je passe une grande partie de mes journées soit au téléphone, soit en visio, soit en déplacement. J’ai donc un besoin important de pratiquer une activité physique, tant pour le bien physique, mental ou émotionnel que cela m’apporte. L’activité physique me permet de me dépenser physiquement et cela m’aère l’esprit : un grand bienfait pour moi ! 

 

En effet, j’adore courir, j’apprécie vraiment prendre l’air, être en mouvement… En étant blessé, j’aurais pu être frustré de ne plus pouvoir le faire durant une période. Bien sûr, ‘j’avais trop envie d’aller courir, surtout au moment où je n’avais plus vraiment mal au genou. Je me disais « c’est cool ! ça va aller ! ». Et j’y allais. Vous vous doutez bien qu’après 5 minutes d’effort, j’avais de nouveau mal. Ça, c’était avant d’aller consulter le médecin du sport bien entendu. Cette blessure m’a donc appris à gérer ma frustration. 

 

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J’ai développé mon attention

Lorsque j’arrivais à courir entre 5 et 15 minutes sans ressentir de douleur, j’ai appris à focaliser mon attention sur ces moments-là. Je me disais que c’était vraiment génial de pouvoir faire cette activité physique lorsque j’arrivais à pratiquer la moindre foulée sans avoir mal. Dès que je parvenais à vivre l’un de ces grands moments de plaisir, je mettais tout mon focus là-dessus. D’ailleurs, je vous parlais de gratitude dans mon 24e smoothie. Je vous invite à l’écouter pour mieux comprendre ce dont je vous parle. 

Ces moments d’exercice sans douleur m’ont donc permis de développer cette gratitude. J’ai pris davantage conscience du plaisir ressenti, j’ai pu ainsi le mettre davantage en lumière et en savourer chaque petit instant. Tout ceci m’a permis d’apprendre et de progresser en mettant de la lumière sur les belles choses autour de moi sans les considérer comme acquises, naturelles ou allant de soi. 

Je me suis renforcé physiquement

Avoir un syndrome rotulien démontre une fatigue et une faiblesse, notamment sur la partie du quadriceps. Savoir ceci m’a donc permis de renforcer ce muscle, ainsi que les muscles fessiers. C’est donc un formidable moyen de progresser. Et en progressant, on est davantage préparé et donc plus fort (je sais, ça ne se voit pas !). Là encore, ce fut un moyen de me dire que cette blessure me servait à quelque chose. 

 

Pour revenir aux propos de Vincent Kompany, je peux aujourd’hui dire que mon syndrome rotulien m’a permis d’avoir une meilleure connaissance de moi, de mon fonctionnement, de mes limites. Je ne pouvais que constater que mon fonctionnement n’était plus le même à 40 ans qu’à mes 30 ans. M’inscrire à une course difficile sans m’entraîner, et vouloir la finir pour me rassurer, ça fonctionnait il y a 10 ans ; ça ne fonctionne pas à tous les âges. J’ai donc pu ainsi connaitre mes limites actuelles et mieux connaitre mon corps. 

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