Comment dépasser ses peurs et ses angoisses avec Alain Simac

Comme c’est bientôt l’été et que l’envie de se rafraîchir et de faire quelques longueurs se fait sentir, c’est le moment idéal pour recevoir Alain Simac dans ce 54e smoothie. Et je peux vous le dire : Alain, il s’y connaît dans les longueurs. Grand nageur, retrouvez son parcours impressionnant juste en dessous ainsi que notre interview. Je me demandais ce à quoi l'on pense en nageant aussi longtemps qu’Alain, et quels étaient les ingrédients qu’il mettait dans son smoothie-performance. Dégustez le smoothie du jour, il possède des vertus d’inspiration utiles pour chacun d’entre vous. 

Si Alain Simac possède de bons résultats en natation, il a surtout à son actif quelques records ou excellentes performances :

• Le record des 24h de Lausanne en ayant nagé plus de 60km ;
• 102km de nage sur 48h d’affilée en 2019 ;
• La traversée de la Manche en 2021 pour la 2e fois ;
• La traversée du lac Léman en 2019, etc. 

Alain n’a pas toujours été nageur. Enfant, il a peur de l’eau ; à tel point que lorsqu’il part en vacances en famille, c’est le seul à rester sur la plage. L’année de ses 8 et de ses 9 ans, Alain ressent une énorme frustration, notamment celle de voir sa sœur être meilleure que lui dans ce domaine : la natation. En effet, elle est en plus inscrite au club d’Annecy.

À 10 ans, Alain décide de vaincre sa peur, et sa sœur ! Il s’inscrit donc à son tour au club de natation d’Annecy. Il commence par l’apprentissage de natation en gardant bien ses deux objectifs en tête. En 1 an, pari réussi ! Alain s’est découvert une passion pour la natation puis il finit par s’inscrire en sport-études l’année suivante. On le retrouvera d’ailleurs aux Championnats de France seulement 2 ans après. Voilà comment débuta l’histoire entre Alain et l’eau. 

J’ai connu Alain dans le cadre de l’association « Savoie Eau Libre » dont il est le président actuel. Je me suis donc demandé quand il avait eu l’envie de nager en eau froide. Alain arrête de nager à 17 ans ; il décide de se consacrer à la fin du lycée puis à ses études supérieures. Il enchaîne avec l’entrée dans la vie professionnelle et construit sa vie familiale. L’eau commence cependant à vraiment lui manquer au bout d’un moment.

Alors, à peine passée la trentaine, Alain retourne à l’eau. Son objectif : récupérer ses capacités et recommencer la compétition. Il monte même des groupes de nage, dont un à Aix-les-Bains et un à Pierrelatte. Si cela s’avère être une reprise plutôt réussie, Alain se contente de rester aux pieds des podiums ; mais, ce n’est pas ce qui va le décourager.

En 2016, il entend parler des 24h de Lausanne et montre son intérêt pour cette nage auprès de son entourage qui le prend littéralement pour un fou. Tout le monde lui dit que c’est impossible de nager durant 24h, qu’il aura trop froid, etc. Dès qu’Alain entend le mot « impossible », il ressent une énorme motivation et veut prouver à tout le monde que c’est bel et bien possible. Ce défi suisse s’est avéré plus dur que ce qu’il pensait, surtout les 1res heures avec la présence d’énormément de monde. 

Une fois que la nuit tombe, le bassin se désemplit et devient plus agréable à pratiquer. Cependant, le chauffage étant coupé durant la nuit, la température chute fortement et l’eau froide devient une véritable épreuve. Alain a envie d’abandonner plusieurs fois à cause du froid, mais il continue grâce à certaines personnes qui le poussent sans relâche :

• Au bout de 16h de nage, il constate une certaine agitation autour du bassin sans en comprendre la raison ;
• Au bout de 18h, il souhaite abandonner. On l’informe qu’il ne reste que 100m pour battre le record alors Alain continue ;
• Après ces 100m, on lui dit qu’il s’agit de la 60e édition et que l’occasion est idéale pour nager 60km ;
• Au bout de 21h et de 60km de nage, Alain a extrêmement froid et arrête. Mais il réussit son défi.

Il bat ainsi le record réalisé par un ancien champion, ami à lui. Il prend conscience que son point fort est le mental tandis que pour beaucoup, c’est la vitesse. Alain va toujours au bout des choses qu’il entreprend, mais à condition d’avoir la bonne équipe. En plus, il a la chance de ne jamais se blesser alors que beaucoup se voient contraints d’arrêter avant de pouvoir finir à cause de blessures. 

Après son record aux 24h de Lausanne, Alain décide alors de partir en quête d’épreuves tournant autour du mental et c’est là qu’il commence à pratiquer les nages de longues distances. Un an après Lausanne, Alain souhaite donc participer à la Coupe de Noël qui a lieu chaque année à Genève : une nage de 100m dans une eau glacée, et ce, sans combinaison ni accessoires. Il s’y prépare et y participe le Noël suivant. C’est ainsi qu’Alain commence à nager en eau froide. Son nouveau défi : réaliser la traversée de la Manche. 

Pour pouvoir participer à la traversée de la Manche, une préparation physique et mentale est indispensable. Tout d’abord, il faut réussir un test qui consiste à passer 6h dans une eau à maximum 15°. Alain décide donc de se rendre à un stage de préparation, avec des amis qui souhaitent partager la traversée avec lui. Lui et ses amis passent le test à la fin du stage et lui seul réussit. Ses amis ont tout de même réussi par la suite, grâce à plus de préparation. Sur la vingtaine de personnes présentes au test, très peu le réussissent à cause de la température de l’eau d’environ 12°. 

Alain a alors une certitude : les autres vont plus vite que lui, mais lui a davantage de mental et il réussit le test quand les autres échouent. Il sait qu’il parviendra à nager en eau froide et c’est à ce moment-là qu’il commence les compétitions dans ce milieu : compétitions traditionnelles, championnats de France, championnats du Monde, etc. 

Alain possède certainement des ingrédients favoris à mettre dans son smoothie pour parvenir à être aussi endurant et à tenir si longtemps dans l’eau, notamment à basse température. Et c’est bien le cas, Alain nous le confirme :

• 1er ingrédient du smoothie-haute-performance : l’environnement

Nous avons déjà parlé du fait de bien nous entourer, notamment dans le 40e smoothie avec Emmanuel Ricou qui nous racontait qu’il s’agissait d’un des ingrédients principaux de son smoothie-réussite. Bien s’entourer, c’est précisément ce qu’Alain fait ; il a une équipe autour de lui où chacun possède un rôle important. 

Lorsqu’il en a marre et qu’il souhaite abandonner, quelqu’un est là pour le remettre dans le droit chemin. Lorsqu’il se déconcentre un peu ou qu’il perd son objectif de vue, quelqu’un est là pour l’aider à se reconcentrer sur son objectif et qu’il ne s’arrête pas ;

• 2e ingrédient du smoothie d’Alain : l’imagerie mentale

L’utilisation des images mentales est un processus naturel chez Alain. Il se souvient avoir reçu, une fois, juste avant une épreuve mentalement complexe, une photo de ses enfants qui l’encourageaient. Alors, dès qu’il avait envie d’abandonner pendant la compétition, Alain faisait un focus sur cette photo en se rappelant que ses enfants l’attendaient au bout, qu’ils croyaient en lui et qu’il n’avait pas le droit de lâcher. 

Et en tant que préparateur mental, c’est une réalité : les images mentales jouent bel et bien sur les représentations que l’on se fait d’une situation, sur nos objectifs, sur notre énergie, etc. 

Le préparateur mental que je suis trouve très intéressant de savoir si les personnes qui utilisent un outil de préparation mentale dans un domaine spécifique de leur vie l’utilisent également dans leur quotidien. Pour Alain, c’est bien le cas. Lorsqu’Alain a un objectif professionnel, il utilise les mêmes ressources et met en place les mêmes étapes pour pouvoir rester focus sur son objectif jusqu’à l’atteindre. Bien sûr, la difficulté n’étant pas la même, il le fait à moindre mesure.

Si j’utilise moi-même un blog, les réseaux sociaux, et que j’ai également créé le Smoothie, c’est bien dans le but que de plus en plus de personnes découvrent la préparation mentale et son utilité au quotidien, dans une pratique sportive ou encore entrepreneuriale. Alain est enseignant dans le supérieur et c’est également ce qu’il s’attelle régulièrement à faire, notamment auprès de ses étudiants. 

Alain souhaite à tout prix que ses étudiants intègrent un message clair :

• L’impossible n’existe pas ;
• C’est à vous de définir ce qui est possible ou impossible ;
• C’est vous qui définissez vos propres limites.

Il souhaite diffuser un conseil à tous ses étudiants :

« Arrêtez de vous limiter et de penser que ce n’est pas possible. Croyez en vous, ça va marcher ! C’est parce que vous allez y croire, que vous allez mettre tout ce qu’il faut en place pour réussir que vous allez réussir »

C’est également le message qu’Alain souhaite porter lors de chacune de ses épreuves sportives. D’ailleurs, à chaque fois, pour les 24h, pour les 48h, on lui avait dit que ce serait impossible. Pour lui, prouver aux autres que tout est possible est une réelle source de motivation, même si cela peut parfois être très compliqué. Une bonne préparation permet d’y arriver. 

Avec le témoignage d’Alain, on a pu voir l’impact de l’imagerie mentale dans un domaine où le corps est l’élément principal. Mais si je prends l’exemple de l’entrepreneuriat, les limites que se fixent les personnes sont plutôt mentales et émotionnelles. Pour dépasser ces croyances d’impossible, ces limites mentales, l’imagerie mentale peut réellement vous aider. 

Alain nous explique que lorsque vous définissez une chose comme impossible à réaliser, c’est tout simplement parce que vous voyez cette chose sous un certain angle de vue. Il vous recommande donc de changer d’angle de vue, de prendre du recul, de passer par un tiers, pour que vous puissiez vous rendre compte que c’est tout à fait possible et pouvoir l’imaginer.

Après ce témoignage très inspirant d’Alain et la dégustation de son délicieux smoothie-haute-performance, on peut se demander si Alain a d’autres projets de ce type-là. Alain sait en tout cas une chose, c’est qu’à chaque fois qu’une personne de son entourage qualifiera une chose d’impossible, il souhaitera relever le défi pour lui prouver le contraire. Ensuite, il souhaite participer à l’Ocean Seven Swims : cela consiste à faire les 7 plus grandes traversées du monde qu’il prévoit de réaliser en 1 an environ.

Avant cela, il traversera le lac Léman dans un mois ; cette traversée n’a été faite que 8 fois et par aucun Français. Il souhaite également traverser la Tamise de Londres en septembre et effectuer 2 autres grandes traversées l’été prochain. Que de beaux projets ! 

Ce qui motive Alain à entreprendre cette multitude de projets, c’est principalement le dépassement de soi. Alain n’aime pas du tout le concept des limites et ne conçoit pas qu’on puisse manquer de capacités à entreprendre une chose. Il a pour leitmotiv de toujours repousser la machine plus loin. En plus, Alain est désormais tenté par la réalisation de défis hors de l’eau, alors ça promet ! 

Alain a dû certainement beaucoup se préparer pour réaliser de telles épreuves. Je pense aussi aux sportifs, aux entrepreneurs ; en tant que passionnés, ils investissent énormément de temps dans leur projet et cela peut être la source de frictions avec l’entourage. Alain est bien placé pour nous en parler. Il a dû organiser son temps de manière très cadrée pour pouvoir conjuguer sa vie familiale et son rôle de père de 4 enfants, son travail, ses entraînements quotidiens. 

Il a bien connu les reproches familiaux : trop de temps passé à l'entraînement, l’entourage qui passe au second plan, etc. Une entreprise rapporte de l’argent, mais dans le cas d’Alain, il s’agit d’un loisir et il est difficilement justifiable qu’un loisir passe avant le travail ou la famille. Alain recommande à toute personne dans ce cas de parvenir à trouver un équilibre : en faire suffisamment pour réussir, mais garder du temps pour les autres pans de votre vie. Alain ne s’arrête jamais en plus et enchaîne les défis, ce qui peut s’avérer compliqué à accepter pour sa famille. Alors, il réduit ses entraînements et fait de son mieux une fois en compétition.

Le genre de défis que souhaite relever Alain est très onéreux. Il nous explique que la traversée de la Manche coute environ 10000/12000€. Heureusement, des sponsors ont contribué au financement de cette épreuve. Pour sa participation à l’Ocean Seven Swims, il n’a à ce jour aucun support financier ni logistique ; alors, si vous souhaitez contribuer à la réussite d’Alain, vous pouvez le contacter pour échanger avec lui sur tout ça. 

De plus, Alain a une maladie qui est censée l’empêcher de réaliser ce genre de défis, d’un point de vue physique. Comme aucun médecin ne parvient à comprendre de quelle manière il y parvient tout de même, ces 7 traversées vont être une formidable occasion de réaliser une multitude de tests médicaux. 

Ce projet vous intéresse peut-être ? Si c’est le cas, contactez Alain :

• Sur Instagram : @alainsl
• Sur Facebook : Alain Simac (Simac-Lejeune)
• Sur LinkedIn : Alain Simac-Lejeune

J’espère que ce 54e smoothie aura été source d’inspiration pour bon nombre d’entre vous. Avez-vous bien senti le gout exquis des deux ingrédients principaux ? L’environnement (savoir bien s’entourer) et l’imagerie mentale. Avez-vous également ressenti les autres ingrédients de la recette ? La gestion du temps et l’équilibre. Et vous, dites-nous en commentaire quel est ce projet qui vous tient à cœur, mais que vous pensiez impossible jusqu’à présent ? Alain vous aura-t-il fait changer de point de vue à ce sujet ?